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Budget provincial: Longueuil veut être reconnue à sa juste valeur

le mercredi 30 janvier 2019
Modifié à 11 h 42 min le 30 janvier 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Longueuil demande au gouvernement provincial un soutien financier et davantage de pouvoirs afin que la cinquième plus grande ville du Québec soit reconnue à la hauteur de sa réalité: la plus grande ville et le moteur économique de la Montérégie. La mairesse Sylvie Parent a déposé à la séance du conseil municipal du 29 janvier le mémoire qu’elle a remis au ministre des Finances Éric Girard lors des consultations prébudgétaires 2019-2020. La participation de Longueuil à cet exercice est une première. «Longueuil doit pouvoir compter sur des outils adéquats qui lui permettront de réaliser son plein potentiel, a exprimé Mme Parent. Ces consultations constituent une occasion unique de faire entendre notre voix, prendre la place qui nous revient et faire avancer nos projets.» Parmi ses 14 recommandations, Longueuil demande ainsi qu’une part de l’enveloppe régionale des différents fonds, programmes et ententes sectorielles lui soit dédiée. La création d’un fonds dédié au soutien financier des projets économiques ainsi que l’ajout de pouvoirs réglementaires permettant d’encourager le dynamisme des artères commerciales font entre autres partie des requêtes. Québec devrait également prendre en considération la nouvelle réalité de la gestion des municipalités et mettre fin à la «dépendance à l’impôt foncier», principale source de financement. De plus, «le gouvernement [doit] assume[r] les taxes municipales à l’égard de ses immeubles selon leur pleine valeur de taxation, et ce, au taux de taxation non résidentiel», a soutenu la mairesse. Actuellement, les immeubles gouvernementaux bénéficient d’un avantage fiscal qui se traduirait par une perte de revenus de 25,7 M$ en 2019 à Longueuil. Le mémoire, disponible sur le site Web de la Ville, réitère un ensemble de demandes que fait entendre Longueuil depuis quelques années, dont l’appui au prolongement de la ligne jaune et au projet de construction du viaduc La Fayette, ou encore à la mise en place de solutions pour désengorger le secteur du chemin de Chambly et de la route 116. Un «soutien financier adéquat et à long terme» doit aussi être assuré à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), exige la mairesse. Le soutien aux projets structurants que sont le complexe culturel, la Maison des aînés et le complexe aquatique s’ajoutent aux recommandations. Afin de faciliter le développement de logements sociaux, Longueuil souhaite aussi obtenir le statut de ville mandataire du programme Accèslogis Québec. En matière d’environnement, la Ville suggère la création d’un programme au sein même du Fonds vert dédié aux municipalités, qui leur permettrait de soumettre des projets porteurs visant la lutte aux GES. La création d’un fonds dédié aux changements climatiques permettrait aussi d’assurer un financement des municipalités à cet égard. Peu de collaboration Tant les conseillers Michel Lanctôt, Nathalie Boisclair et Steve Gagnon se sont dit surpris de recevoir ce mémoire au début de séance du conseil, sans avoir été préalablement consultés. «Il aurait été intéressant que le document soit déposé en décembre. On aurait pu faire une résolution pour que ce soit le conseil au complet qui parle», a mentionné le chef de l’opposition Xavier Léger. Le conseiller municipal Benoît L’Écuyer s’est d’ailleurs étonné que le document mentionne avec précision la superficie de la future Maison des aînés. Rappelons qu’un comité a récemment été créé afin de déterminer les tenants et aboutissements de ce projet, à commencer par le site qui l’accueillera et sur lequel les élus ne s’entendent pas. La conseillère Nathalie Boisclair aurait aussi aimé pouvoir faire partie des échanges pour l’élaboration du document. «Avec plus de têtes à se pencher sur des possibilités de propositions, peut-être qu’on aurait pu enrichir ce document», a-t-elle laissé entendre. La mairesse a précisé qu’il n’y a rien de nouveau dans les recommandations et revendications qui figurent dans le mémoire. À l’intervention de M. Léger à l’effet que le document étant identifié comme un «mémoire de la Ville de Longueuil» et non «de la mairesse de Longueuil», il aurait été apprécié que les élus puissent l’avoir vu avant qu’il ne soit présenté au ministre, Mme Parent a répliqué que «n’en déplaise à l’opposition, je suis la seule élue qui a le droit de parler au nom de la Ville de Longueuil dans ces instances».