Trucs pour investir à la bourse
Chroniqueurs

Bourse: oubliez votre QI, c’est même un handicap

le mardi 14 septembre 2021
Modifié à 8 h 53 min le 20 septembre 2021
Par Hugo Bélanger

hugo@hugobelanger.com

La plupart des gens dit civilisés et instruits associent le quotient intellectuel au succès dans la vie. Gagner beaucoup d’argent, décrocher un poste de prestige ou détenir un diplôme universitaire sont généralement liés à l’intelligence de l’individu. (Personnellement, je doute parfois de cette affirmation, mais continuons).

À la Bourse, un «pseudo» QI élevé est un handicap pour l’investisseur. Ils sont d’ailleurs les pires. Et je ne formule pas le tout à la légère ici, puisque des études le prouvent. Médecins, avocats, ingénieurs, économistes, dentistes; ils sont tous un palmarès médiocre à la Bourse. Pourquoi? Parce que les gens qui se disent intelligents possèdent des connaissances et croient ensuite pouvoir prédire l’avenir.

Or, ces deux points méritent réflexion.

Posséder des connaissances

À la Bourse, connaître une entreprise est un terme souvent galvaudé. Même si on maitrise les chiffres de celle-ci, rien ne dit que le marché (le prix de l’action) sera en phase avec notre bonne connaissance de cette entreprise. Et connaître une entreprise nous amène souvent à entremêler émotions et rationalité. Or, rien n’est pire que le jugement personnel! Aimer, connaître, suivre une entreprise ne veut jamais dire faire de l’argent à la bourse avec elle.

Prédire l’avenir

Les gens qui ont un fort QI ont aussi trop souvent tendance à prédire l’avenir avec certitude et conviction. Ils ont raison et pensent à long terme comme s’ils travaillaient pour une entreprise. Mais ce n’est pas ainsi que la Bourse fonctionne.

Qu’est-ce que le long terme à la Bourse? Personnellement, cette notion n’existe pas pour moi. Sinon, elle est très relative; tout peut varier entre 30 minutes et 2 ans. Je suis en position tant que ma méthode me dit de conserver l’action.

En dernier lieu, les investisseurs dotés d’un gros QI se font toujours prendre à la bourse et perdent de l’argent, car ils s’assoient sur leurs certitudes et ne réagissent pas quand c’est le temps. Ils n’ont jamais de plan de sortie non plus.

Les certitudes

Il y a une seule métrique qui compte à la Bourse: c’est le prix de l’action.

Il y a une seule certitude sur soi-même: personne n’est Dieu. Chacun a ses limites, se retrouve avec des distorsions de l’esprit et on doit en être conscient.

Il y a une seule certitude à la Bourse: personne ne peut prédire l’avenir.

Il y a une seule façon de réussir à la Bourse: ne jamais se fier sur soi, sur son jugement, et encore moins sur les autres, mais toujours s’en remettre à une méthode et à des règles précises. Et ne pas y déroger.

Il faut savoir quand acheter quelle action et avoir un plan de sortie, autant quand cela va bien (empocher ses profits) que mal (stopper l’hémorragie).

Une bonne action ? (La blague du mois)

On me pose souvent cette question: «Hugo, tu n’as pas une bonne action à me refiler pour faire de l’argent à la Bourse?»

Ma réponse est toujours la même: «Si tu veux une bonne action, acheter un livre est une bonne action.» (Elle est bonne non?)

How to make money in stocks de William O’Neil est une bible. C’est aussi un système qui a fait ses preuves, qui a été testé par des universitaires (sur une période de 12 ans), qui donne un rendement moyen de 30 % de plus par année que le S&P 500. Mais il faut suivre la méthode CANSLIM et éviter de retomber dans nos vieilles convictions.

Une deuxième bonne action serait de lire ce livre trois fois plutôt une.