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Anglophones de la Montérégie : défis et des obstacles croissants sur le marché du travail

Il y a 5 heures
Modifié à 17 h 05 min le 19 septembre 2024
Par Daniel Bastin

dbastin@gravitemedia.com

La communauté d’expression anglaise de la Montérégie serait aux prises avec des taux de chômage plus élevés et des revenus plus faibles que la majorité d’expression française. (Photo: Gracieuseté)

Le récent rapport de la Table ronde provinciale sur l’emploi (TRPE) indique que les Québécois d’expression anglaise de la Montérégie font face à des défis croissants sur le marché du travail, avec des taux de chômage plus élevés, des revenus plus faibles et des obstacles persistants à l’accès à la formation en français. La TRPE a appelé le gouvernement à développer des services d’emploi ciblés, combinés à une formation en langue française pour répondre aux divers besoins de cette communauté montérégienne.

Selon l’étude dirigée par Sta Kuzviwanza et Ye Zin, respectivement directrice des politiques et de la recherche, et analyste des politiques économiques à la TRPE, les Québécois d’expression anglaise composent 13,6 % de la population active de la Montérégie.

On indique également que, depuis le recensement de 2016, le taux de chômage de la communauté d’expression anglaise est passé de 7,5 % à 9,1 %, tandis que celui des francophones est demeuré stable à 5,8 %. Ses membres gagnent un revenu médian net de 36 000$ et un revenu médian d’emploi de 37 200$, soit 2 800$ de moins, autant en revenu médian net qu’en revenu médian d’emploi, que les personnes d’expression française.

Le rapport souligne également qu’on retrouve des groupes vulnérables au sein de cette population, soit les jeunes d’expression anglaise, les femmes, les minorités visibles, les immigrants et les individus des Premières Nations et Inuits. Ils auraient tendance à être confrontés à des obstacles plus nombreux sur le marché du travail, comme le démontrent leurs taux de chômage plus élevés et leurs revenus d’emploi plus bas.

Français : difficultés d’accès

La faible maîtrise du français est considérée comme un obstacle majeur à l’emploi sur le marché du travail majoritairement francophone de la région. Les participants interrogés dans le cadre de ce rapport ont souligné les difficultés d’accès aux cours de français, notamment les coûts élevés et les longues listes d’attente.

« Nos clients sont très motivés pour améliorer leurs compétences en français afin d’obtenir de meilleures possibilités d’emploi, mais ils ont souvent des difficultés à accéder aux ressources nécessaires par l’intermédiaire des canaux gouvernementaux », a fait valoir Pauline Wiedow, directrice générale du Réseau communautaire de la Montérégie Ouest.

« Nous travaillons activement à combler le manque de compétences en français dans la région en offrant des possibilités d’échanges linguistiques informels. Cependant, nos ressources financières limitées nous empêchent d’étendre ces possibilités à des programmes de formation plus structurés », a renchéri Karoll-Ann Carrier, directrice générale du Partenariat pour la communauté anglophone de la Montérégie-Est. 

« Les statistiques nous montrent que la vitalité économique des Québécois d’expression anglaise de la région ne s’est pas améliorée depuis le dernier recensement », a déploré Nicholas Salter, directeur exécutif du TRPE. Il a donc appelé le gouvernement à renforcer les partenariats avec les organisations locales et à développer des services d’emploi ciblés, combinés à une formation en langue française pour répondre aux divers besoins de la communauté anglophone montérégienne.

 

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