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Ambitieux projet de centre d'entretien à l'aéroport de Saint-Hubert

le mercredi 01 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 01 mars 2017

ÉCONOMIE. Un regroupement d'anciens travailleurs d'Aveos propose de mettre sur pied un centre de maintenance et de révision d'aéronefs à l'aéroport de Saint-Hubert. Cet important projet pourrait créer près de 1000 emplois et générer d'importantes retombées économiques pour la région.

Rappelons qu'en 2012, Air Canada a décidé de confier la révision de ses appareils à l'étranger, entrainant la mise à pied de centaines d'employés d'Aveos – dont 1800 à Montréal – qui assuraient leur entretien. Puis, en 2016, la compagnie aérienne a procédé à l'achat de 45 appareils de la CSeries de Bombardier et signé une lettre d'entente avec le gouvernement du Québec afin de réaliser l'entretien de ces appareils dans la région de Montréal.

Le président du groupe Pro-Maintenance Aviation (PMA), Jean Poirier, estime que la construction d'un centre d'entretien dans l'arr. de Saint-Hubert permettrait au gouvernement provincial de réaliser ses promesses de création d'emplois liée à l'aide financière offerte à Bombardier.

«Cette nouvelle organisation à être créée prendra la forme d'un organisme sans but lucratif, via une coopérative de travailleurs, explique M. Poirier, en entrevue au Courrier du Sud. Ainsi, les profits réalisés lors de son exploitation seront redistribués à l'entreprise et à ses employées, et non versés dans les poches d'actionnaires. De cette façon, nous nous assurerons que le siège social reste au Québec et que les revenus soient profitables à la collectivité.»

«L'offre de services d'entretien permettrait de créer 1000 emplois sur 15 ans, confirmant plus que jamais la force économique de ce secteur priorisé sur notre territoire, estime de son côté la directrice générale de DEL, Julie Ethier. En plus de donner des ailes au développement de l'aéroport, ce centre de maintenance permettrait à nos étudiants [de l'ÉNA] de travailler ici.»

Chez Pascan Aviation, on se réjouit d'un tel projet. «Nous sommes toujours en faveur du développement de l'aéroport, explique le vice-président Yani Gagnon. Plus il y aura de projets de ce type, plus les retombées seront positives. Pour l'instant, le projet reste embryonnaire, mais on ne sait jamais ce que ça peut ouvrir comme porte.»

Activités diversifiées

Jean Poirier affirme que le futur centre d'entretien pourrait éventuellement ajouter des activités à son offre, comme la révision générale d'avions transitant à l'aéroport de Saint-Hubert.

«Le développement de l'aéroport passe nécessairement par la construction d'un tel centre de maintenance, croit le président de PMA. Le futur aéroport pourra accueillir différents modèles d'aéronefs, tels que les Airbus 319-320-321, le Boeing 737 ainsi que le nouveau CSeries de Bombardier, dont nous pourrons faire l'entretien. Longueuil deviendra l'alternative à Dorval, comme l'aéroport Bishop l'est pour Toronto. La Ville ne fait pas qu'aimer notre projet; elle s'est fixé comme objectif de développer un centre de maintenance lui permettant d'accueillir prochainement les avions qui atterriront sur son territoire.»

PMA souhaite ainsi profiter des visées de l'aéroport, qui a dernièrement renforcé sa vocation commerciale, comme l'atteste la récente ouverture d'une liaison régulière vers Toronto.

Saint-Hubert: un choix logique

Selon les promoteurs, le choix de Saint-Hubert pour la construction de ses installations de maintenance tombe sous le sens en raison de sa localisation géographique stratégique dans la grande région métropolitaine, en plus de son statut de pôle économique important.

Jean Poirier souligne que la volonté de l'administration de Caroline St-Hilaire de développer l'aéroport est un gage de succès pour son projet. Il ajoute que la proximité avec l'École nationale d'aérotechnique (ÉNA) est un élément non négligeable dans son élaboration.

«L'implantation de ce centre d'excellence s'intégrerait parfaitement dans la vision de développement de l'aéroport ainsi que dans celle de l'ÉNA. Ce serait un débouché naturel pour les étudiants, souligne Jean Poirier, lui-même diplômé de l'école. Le but est de créer une synergie entre l'aéroport, le centre d'entretien et l'ÉNA. Les étudiants de l'ÉNA auront un accès direct au centre afin d'y développer leur expertise. Ils y retrouveront ce qu'ils avaient perdu avec la fermeture des centres de révision d'Air Canada.»

Financement

Développement économique de l'agglomération de Longueuil (DEL) se dit prêt à soutenir PMA à la hauteur de 20%, conditionnellement à l'obtention de financement gouvernemental et de partenaires privés. Un autre 20% serait également assumé par des partenaires du secteur privé. Il resterait au gouvernement du Québec de se charger de 60% de la note.

À cet effet, PMA a rencontré à plusieurs reprises, au cours des sept derniers mois, le cabinet de la ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, Dominique Anglade ainsi qu'avec le cabinet de la mairesse de Longueuil et a engagé des pourparlers avec des fonctionnaires de tous les paliers de gouvernement.

PMA demande par ailleurs au gouvernement du Québec de financer en partie son étude de faisabilité, qui permettrait de déterminer si son modèle d'affaires est viable, d'établir les coûts liés à la création du centre d'entretien et d'identifier des clients potentiels. La réalisation de cette étude nécessite un investissement de 300 000$. 

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