ACEF de la Rive-Sud : se sortir de l’endettement
Un sondage Ipsos rendu public récemment indique que 54 % des Québécois estiment qu’ils ne seront pas en mesure de couvrir tous leurs frais de subsistance au cours des 12 prochains mois sans s’endetter davantage. Cette situation ne surprend pas l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) de la Rive-Sud qui accompagne les citoyens qui souhaitent notamment réduire leur fardeau financier.
Établi à Longueuil et Salaberry-de-Valleyfield, notamment l’ACEF partage une multitude d’astuces et d’informations pour aider ses membres à diminuer leurs dépenses et à retrouver l’équilibre dans leurs finances.
«Il est vrai que notre organisme était destiné au départ aux personnes à faibles et modestes revenus. Depuis la pandémie, on remarque que de gens de la classe moyenne viennent nous consulter aussi. Bien que nous ayons toujours les mêmes personnes à la base, les demandes se sont élargies et sont en hausse. La liste des aînés s’agrandit également depuis un an et demi. Les gens qui viennent nous voir font plus d’argent, mais ils sont davantage endettés», déclare Hélène Hétu, consultante budgétaire à l’ACEF.
Les principales problématiques sont liées à la crise du logement, la pandémie et l’inflation.
«Les personnes qui viennent nous consulter sont des gens de tous les âges, en moyenne de 33 ans jusqu’à 60 ans. Leur budget est beaucoup plus serré et beaucoup plus limité qu’avant. Ils ont moins accès à la diversité pour leurs dépenses. Les loyers ont augmenté avant la pandémie. Avant, on proposait un déménagement aux personnes en difficulté. Aujourd’hui, ce n’est pas possible! Les loyers sont plus élevés, les gens commencent à renouveler leur hypothèque, la nourriture est plus élevée, presque tout est plus élevé», explique Mme Hétu.
L’ACEF propose différents ateliers aux personnes qui font appel à leurs services, notamment l’outil Bien manger à bon compte pour contrer le gaspillage alimentaire, à la source de trous dans le budget. D’après l’organisme, les ménages canadiens gaspillent environ 1300 $ par année d’épicerie. Sur ce point, des capsules vidéo sont disponibles sur le site Web de l’ACEF pour obtenir différents trucs et astuces.
«On les questionne en consultation individuelle sur leurs habitudes de consommation, sans les qualifier ni les juger. Le fait est d’évaluer, progresser et atteindre leurs objectifs, pas à pas, et faire un suivi», souligne Mme Hétu.
L’endettement, encore tabou
Entre 65 % et 70 % des personnes qui consultent l’ACEF se trouvent dans une situation d’endettement. D’après l’organisme, l’endettement est de moins en moins tabou, bien que ça puisse encore être parfois le cas.
«La pandémie a changé certaines choses. On a vu plus d’articles de journaux, des témoignages, des informations sur la PCU, la PCE, des gens parlaient de leurs limitations budgétaires, de l’endettement. Les jeunes en difficulté qui nous appellent également demandent de l’aide», affirme la consultante budgétaire.
Le sentiment de honte est particulièrement présent pour ceux qui vivent une spirale d’endettement.
«Tu as une première dette, tu as une carte de crédit, les premiers temps, ça va, tu l’as payée. Puis à un moment donné, tu dépenses plus et tous tes revenus sont insuffisants. À titre d’exemple, il y a une dizaine d’années, un homme qui avait 18 cartes de crédit et il vivait dans une grosse spirale, si bien qu’il ne savait vraiment plus comment s’en sortir», image Mme Hétu.
Les personnes endettées ne sont pas forcément les plus dépensières.
«Chez l’ACEF, on fait toujours très attention de ne pas avoir des mots qui peuvent ressembler à un jugement, car les dépenses ne sont pas toujours futiles pour ces gens-là», poursuit-elle.
Des ateliers et des cours
Des rencontres sur l’endettement et des cours sur la planification budgétaire sont disponibles, bien que, se déroulant en groupe, ces rencontres restent confidentielles, dans le sens où aucun chiffre personnel n’est dévoilé. La participation peut se faire en personne ou en ligne au choix, et ce, gratuitement, mais l’inscription est obligatoire.
«L’ACEF se déplace aussi sur le territoire pour des centres communautaires, à titre d’exemple, dans un centre de femmes ou dans différents organismes où sont organisés des ateliers sur mesure pour des OBNL, en donnant des outils de bases essentielles, plus légères, avec des méthodes budgétaires plus simples», ajoute Mme Hétu.
Trois trucs pour une meilleure gestion de son budget
«La première chose à faire, c’est le réaménagement du budget. À titre d’exemple, réviser tous nos abonnements, les forfaits internet, cellulaires et se rendre sur le site www.PlanHub.ca. Ce site nous permet de mettre nos besoins pour cellulaires et internet», conseille Mme Hétu.
«La deuxième chose qui coûte le plus cher, c’est le logement. L’idéal serait d’évaluer et de réorienter dans d’autres types d’habitation. Un regroupement en Montérégie existe, c’est la Fédération des coopératives d’habitation montérégiennes», référence-t-elle.
«Pour les comptes bancaires et cartes de crédit, on ne sait pas quel type de forfait bancaire on possède et qui peut créer des frais supplémentaires. Donc, c’est important de savoir quels sont les frais d’utilisation qui sont chargés, pour ajuster les frais bancaires en question. On ne veut pas dilapider notre argent», affirme-t-elle.