Développement

À quand la nouvelle structure de développement économique?

le mercredi 23 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 23 septembre 2015

Alors que des villes comme Laval et Beloeil ont déjà annoncé les contours de leurs nouvelles structures de développement économique, Longueuil tarde à mettre en place l'organisme qui doit remplacer le Centre local de développement (CLD), la Conférence régionale des élus (CRÉ) et Développement économique Longueuil (DEL). Le temps presse, selon certains observateurs.

En avril, la Ville de Longueuil affirmait que la nature du nouvel organisme serait connue en juin et que celui-ci prendrait progressivement le relais des organismes actuels de développement économique à partir de septembre.

Or, rien n'a encore été annoncé, alors que le pacte fiscal entre le gouvernement et les municipalités prévoit la fin du financement des CLD et des CRÉ dès le 1er janvier.

«D'ici janvier, je ne suis pas sûr qu'on aura un organisme qui est bien en selle», affirme le président de la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud (CCIRS), Jacques Olivier Jr.

La CCIRS a proposé à la Ville de prendre à son compte les responsabilités confiées jusqu'ici à DEL, qui agit entre autres comme facilitateur pour les entrepreneurs qui lancent un projet. Pour ce faire, elle a demandé une aide de 160 000$ au CLD, mais a essuyé un refus.

Lenteur du processus

D'autres municipalités et MRC ont déjà dévoilé les grandes lignes de leur futur organisme de développement économique. La Ville de Laval a opté pour un partenariat avec sa chambre de commerce, semblable à celui proposé par la CCIRS, tout en se dotant d'une direction adjointe au développement économique pour remplacer son CLD. Quant à la MRC de la Vallée-du-Richelieu, qui comprend Beloeil, elle conservera son CLD, qui fonctionnera avec un budget moindre, et pourrait également se tourner vers sa chambre de commerce.

«On est déçus de la lenteur du processus mis en place par la Ville de Longueuil. L'activité économique est au beau fixe en ce moment», déplore M. Olivier.

Mieux préparée

À Longueuil, l'homme qui pilote la restructuration du développement économique, Jacques Tétrault, affirme qu'il est nécessaire de prendre plus de temps pour cibler les besoins de l'agglomération.

«Le gouvernement a mis du temps à définir ce qu'il entend par "Fonds des territoires". On a maintenant une meilleure idée des sommes qui nous seront confiées», explique-t-il.

Longueuil a récemment approuvé une entente de 1 M$ avec le gouvernement provincial pour le développement économique. Il reste à savoir comment ces sommes seront distribuées, et par quel organisme.

Au printemps, la firme Raymond Chabot Grant Thornton a reçu le mandat de définir les besoins et proposer une structure pour le développement économique de l'agglomération. Son rapport doit être reçu ce mois-ci.

«Ça va prendre plus de temps, mais vous serez plus satisfaits du produit fini, en bout de ligne», lance M. Tétrault.

Celui-ci souligne que DEL, le CLD et la CRÉ continuent de mener leurs missions respectives et de financer des projets. DEL a d'ailleurs vu son mandat prolongé jusqu'en janvier, grâce à une somme de 350 000$ accordée par l'Agglomération de Longueuil. Quant au CLD, il a octroyé des aides financières totalisant plus de 900 000$ entre les mois de janvier et juin.

Les emplois maintenus

M. Tétrault ne veut pas se positionner sur la proposition de la CCIRS. Il a toutefois laissé entendre que la Ville pourrait opter pour une autre solution.

«C'est une proposition qui est dynamique et très intéressante, mais il faut laisser le temps aux instances de bien mesurer les besoins. Cette offre ne répondra pas nécessairement aux besoins.»

Entre-temps, les employés du CLD et de la CRÉ ont déménagé dans les bureaux de DEL. Selon M. Tétrault, la Ville pourrait conserver l'expertise d'une partie de ces employés dans le nouvel organisme.

«Il est intéressant de conserver l'expertise des gens qui connaissent le milieu et les opportunités», souligne-t-il.

La mise en place de la nouvelle structure dépendra des maires de l'agglomération, qui devront approuver les propositions de Raymond Chabot Grant Thornton.