Bourse : apprendre, c'est à la base d'un métier
On dit qu’il faut 10 000 heures d’apprentissage pour être un expert dans un domaine. C’est vrai, mais il faut surtout choisir ses bons mentors et ses bons professeurs. Et apprendre continuellement.
Collaboration - Hugo Bélanger
Le principal problème avec l’apprentissage de la bourse est de croire, à tort, que c’est de l’économie pure (une science sociale) ou de la finance obscure. C’est un peu vrai, mais cet aspect constitue un faible pourcentage de l’équation tout entière. La preuve? Connaissez-vous des économistes ou des professionnels de la finance qui sont devenus très riches à la bourse, plus ou moins rapidement? Personnellement, je n’en connais pas. Ils sont majoritairement salariés et ne sont pas dans l’arène avec leur propre argent en gestion autonome…
Le deuxième problème quand on investit à la bourse est nous-même. Cette fichue tendance à investir avec notre cœur, à se penser plus intelligent que le marché, à vouloir le prévoir et se croire tellement plus fin que les autres…
Troisième problème: les médias. Si vous vous basez sur les médias pour investir, vous allez échouer. Écouter des pseudo-experts, qui n’ont investi aucun de leur argent dans leurs prédictions et qui sont trop souvent là pour nourrir la bête médiatique, c’est la pire méthode. Personne n’est capable de prédire l’avenir, et même les meilleurs prévisionnistes obtiennent un de taux de succès de moins de 50%. (On devrait d’ailleurs faire l’analyse des succès de ceux qui passent dans nos médias avec leurs scores. Vous seriez très surpris et sûrement très déçus de leurs résultats.)
Seules les méthodes fonctionnent
Pour nous armer face à nous-mêmes, nous devons avoir des règles et des façons de s’y prendre. Sur quelles bases choisit-on d’investir dans un titre plutôt qu’un autre? Autre exemple avec réponse: on doit suivre la direction du marché après la parution des états des résultats trimestriels. Si le marché nous dit que ceux-ci ne sont pas à la hauteur des attentes, le prix chutera drastiquement. Donc, le marché nous dit quoi faire: vendre. On essuiera une perte certes, mais on la minimisera en réagissant rapidement. Autrement, la chute pourrait être longue et creuse.
Limitez votre domaine de connaissances
Il vous faut une niche, un secteur d’entreprises que vous connaissez, que vous suivez et avec lequel vous serez à l’aise de réagir correctement face au marché. Vous serez incapable de devenir bon partout; spécialisez-vous. N’oubliez pas que la diversification (avoir des titres, souvent trop, dans plusieurs de secteurs) est une excellente façon de vous prémunir du risque de chute, mais surtout de vous priver de gains substantiels.
On diversifie quand on ne fait pas quoi faire. Il faut apprendre de ses erreurs, revoir nos méthodes et essuyer des pertes par moments. La perte d’une grosse partie de capital est souvent le meilleur maître. J’en sais quelque chose. Ça fait mal et aucun livre ne peut vous enseigner cette souffrance. Mais il y a un seul responsable à la bourse: vous-même. Si vous avez échouez, c’est seulement de votre faute.
Apprendre à prendre ses responsabilités est un grand apprentissage. Apprendre à faire des choix, à gérer son risque, apprendre à ne rien faire par moments, apprendre à rester sur les lignes de côté pour quelques semaines ou quelques mois avec certaines actions, apprendre à vendre quand ça va trop bien, apprendre à ne pas écouter les nouvelles et les diseurs de bonne aventure; tout ça fait partie de l’éducation d’un l’investisseur autonome à la bourse.
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